YVES KERMEN

Yves-Kermen

21 décembre 1910-17 avril 1942



Né à Bulat-Pestiven (Côtes-du-Nord). Marié, deux enfants, domicilié 55 rue du Parc à Clamart.

Issus d’une famille de douze enfants, lui et son frère Joseph doivent quitter la région pour gagner leur vie comme mécaniciens.

Il adhère au parti communiste en 1935 alors qu’il travaille à la distillerie de Neuvillette (Oise). Il entre aux usines Renault fin 1935 où il assume des responsabilités syndicales importantes en 1938.

Mobilisé en 1940, il reste en relations épistolaires avec le parti communiste clandestin. En octobre 1940 il entre dans la clandestinité. Il devient successivement responsable à la propagande, d’abord à Viroflay, puis à Clichy à partir de mai 1941.

En novembre 1941 il intègre l’Organisation Spéciale où il a tout de suite un rôle dirigeant. C’est par son intermédiaire que les rapports ayant trait aux actions de combat étaient transmis aux responsables du parti communiste clandestin. Il s’occupe aussi de répartir les attentats programmés entre les membres du groupe des “ Internationaux ” (anciens des Brigades internationales et républicains espagnols). A cet effet il est en étroite relation avec Conrado Miret-Must, premier dirigeant des combattants étrangers de l’OS-MOI. Homme de liaison entre Marchandise ou Miret-Must et Fabien, le commandant des groupes armés, il est le “ supérieur ” de celui-ci.

Kermen a été arrêté le 11 février 1942 alors qu’il se rendait à la station de métro Quai de la Rapée où il devait retrouver France Bloch
[1] , membre de l’Organisation Spéciale. En arrivant, il l’aperçoit : elle est aux prises avec des policiers. Sans hésiter il tire, permettant à la jeune femme de sauter dans une rame et d’échapper ce jour-là à la police. Mais Kermen n’a pas cette chance et est arrêté sur-le-champ. Le 27 février, il est livré aux autorités allemandes.

La police retrouva chez lui de nombreux plans d’attentats. Il était en effet co-responsable de tous les attentats du groupe de Fabien.

Sa femme sera arrêtée et internée jusqu’à la fin de la guerre. Son frère Joseph, arrêté le 18 novembre 1941, sera déporté à Auschwitz où il mourra le 12 juillet 1942 (“ convoi des 45 000 ”).

[1] France Bloch-Sérazin (née à Paris le 21 février 1913). Fille de l’écrivain Jean-Richard Bloch. Brillante chimiste (elle réalisa d’importants travaux en chimie organique), elle s’engage dans le " Mouvement contre le fascjsme et la guerre " et adhère en 1936 au parti communiste. Après la défaite de 40, elle reprend contact avec les groupes armés de l’Organisation Spéciale. C’est ainsi qu’elle dirigera le laboratoire clandestin du 5 avenue Debidour (XIXe), où étaient fabriqués grenades et détonateurs. Arrêtée en mai 1942, elle est jugée le 30 septembre 1942 avec 23 autres résistants dont 19 sont condamnés à mort. Internée en France puis en Allemagne, elle sera sauvagement torturée et exécutée à la hache le 10 février 1943 à Hambourg. Selon certains documents elle aurait été fusillée le 21 octobre 1942 au Mont-Valérien.